Le choix est vaste pour choisir la ou les polices de caractère de ses textes.
Pour vous orienter dans cette fourmilière de lettres que constitue l’ensemble des polices de caractère, sachez d’abord qu’elles sont classées en différentes familles.
Pour faire simple, considérez qu’il y a trois catégories principales : les polices avec sérif ou empattement, celles sans et celles dites décoratives.
Les polices avec sérif
L’empattement remonte à l’Antiquité. A cette époque, les écrits étaient gravés dans la pierre. L’une des théories sur l’origine de l’empattement affirme que la gravure étant difficile, la pierre étant dure, les extrémités des lettres se terminaient par des sortes de petites extensions. Et au fil des siècles, ces extensions ont fini par faire pleinement partie des lettres et constituer leur empattement. Aujourd’hui, on retrouve ces polices sur les supports imprimés - livres, journaux, magazines, etc.- Elles rendent la lecture plus facile sur le papier.
Des polices avec sérif : Times New Roman, Georgia et Garamond.
Exemple d’une association qui dénote modernité et sophistication :
Titre : Montserrat (sérif)
Corps de texte : Lora (sérif)
Les polices sans sérif
Quand les premiers écrans d’ordinateurs ont fait leur apparition, ils avaient de faible résolution, peu de pixels. Les polices avec empattement étaient impossibles à afficher. Elles étaient illisibles.
Ingénieurs, typographes, dessinateurs ont alors développé des polices plus claires et plus lisibles, en les débarrassant de leur empattement : les polices sans sérif.
Des polices sans sérif : Arial, Helvetica et Verdana.
Exemple d’une association qui dénote professionnalisme et sérieux :
Titre : Helvetica (sans sérif)
Corps de texte : Georgia (sérif)
Les polices décoratives
Elles incluent les polices à ornements, celles qui imitent l’écriture cursive ou celles, encore, avec un design original. Elles sont variées et possèdent une forte personnalité mais elles ne sont pas toujours très faciles à lire.
Elles ne sont pas pour autant à bannir mais elles conviennent mieux aux textes courts, aux noms et aux titres.
Des polices décoratives : Pacifico ou encore la très élégante Bello Script Pro.
Exemple d’une association qui dénote créativité et dynamisme :
Titre : Bello Script Pro (décorative)
Corps de texte : Open Sans (sans sérif)
Voici ensuite les critères à prendre en considération pour créer une typographie harmonieuse et efficace, pour le web ou sur papier.
Lisibilité : c’est le critère le plus important. Préférez les polices qui se lisent facilement, quelle que soit la taille du support.
Style : chacun a un style qui lui est propre. Choisissez des polices qui reflètent le mieux le message que vous voulez faire passer. Par exemple, on aurait du mal à imaginer des bulles de bande dessinée écrites dans une police à large empattement.
Largeur : la largeur de chaque lettre varie d’une police à l’autre. Ainsi certains textes paraîtront plus longs dans une police que dans une autre. Optez pour une police qui ne prend pas trop de place, qui n’aura pas l’air d’écraser votre texte.
Contraste : assurez-vous qu’il y a un contraste suffisant entre les polices utilisées dans les titres et dans le corps de texte. Jouez sur la taille, l’épaisseur.
Hiérarchie : utilisez les différentes polices pour établir une hiérarchie visuelle claire. Les titres doivent se démarquer du corps de texte.
Cohérence : même si les polices sont différentes, elles doivent avoir un certain degré de cohérence visuelle. Par exemple, évitez de mélanger trop de styles différents - une police très décorative avec une très technique, lisible, comme celles utilisées dans les codes source, Consolas ou Courier New -.
Limitation : ne dépassez pas deux ou trois polices différentes pour éviter un aspect fourre-tout.
Licence : les typographies sont créées par de véritables artistes. Ils sont souvent rattachés à des fonderies. Toutes les polices ne sont donc pas libres de droit. Les licences des polices sont généralement accessibles depuis les sites de téléchargement. BD
Pour aller plus loin sur le sujet, un lien vers cet article très instructif du site graphéine : « Les stéréotypographies : les typos typées, voire racistes » https://www.grapheine.com/divers/stereotypographies-typographies-racistes
Et un livre : "Tu n’utiliseras point le Comic Sans", les 365 lois du design graphique, par Sean Adams, Peter Dawson, John Foster et Tony Seddon.